À propos des Tamangs

 

Les Tamangs sont l'un des nombreux groupes ethniques du Népal. Ils appartiennent au groupe tibéto-birman et représentent environ 5,5% d’une population de 30 millions d'habitants. Ils constituent ainsi une des minorités les plus importantes du pays.

 

On peut difficilement parler d'une culture Tamang unique, tant les différences de coutumes et de langues sont notables d'une région à l'autre. Les Tamangs sont considérés comme bouddhistes, mais leurs coutumes forment un ensemble syncrétique où se mêlent chamanisme local et rites brahmaniques.

 

Théoriquement à l'abri du système hindou des castes, puisqu'assimilés aux bouddhistes, les Tamangs occupent dans le paysage népalais une place de seconde zone, dévoilant toutes les discriminations sociales qui subsistent encore à l'égard des minorités ou groupes de basses castes (selon la hiérarchie brahmanique). Cet état de fait a eu pour conséquence de maintenir cette population dans des conditions modestes et dans un état de dépendance vis-à-vis d'autres communautés.

 

L'intérêt que je porte aux Tamangs est né de l'amitié que j'ai liée avec plusieurs d'entre eux. Il s’est nourri de l’observation de leurs traditions, leurs rites et leurs comportements, à certains égards très contrastés. Mon envie de les photographier est le résultat de mes interrogations, mais aussi du plaisir de m'être égaré parmi eux, et ma démarche n'a d'autre but que de faire le portrait de nos rencontres à une époque de mutation profonde, où la modernisation de la société népalaise vient bouleverser leurs valeurs traditionnelles et ébranler leurs mœurs.

 

Désormais portée par un puissant mouvement d'exode rural, la situation des Tamangs évolue en effet considérablement. Les hommes quittent les villages avec l'espoir de gagner de l'argent en ville ou à l'étranger. Les enfants qui naissent en milieu urbain connaissent mal la langue de leurs parents et rechignent à se rendre au village. Peu à peu, la modernisation du pays dessine un nouveau visage où les barrières sociales et religieuses s'effritent. Cette mutation laisse entrevoir pour les Tamangs, ainsi que pour d'autres groupes marginalisés, les perspectives d'un nouveau rôle à jouer au sein de la société népalaise.

 

(2011-2013)

 

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